Catégories
Workloads

Comment protéger ses workloads dans un hyper viseur ?

La virtualisation a profondément changé la façon dont les entreprises déploient et gèrent leurs ressources informatiques, leur offrant plus de flexibilité et une meilleure utilisation du matériel. Cependant, ce modèle présente également de nouveaux défis de sécurité : une vulnérabilité dans l’hyperviseur ou une mauvaise configuration peut, en effet, mettre en péril l’ensemble des machines virtuelles. Pour mieux comprendre ces enjeux, je vous invite à consulter cette vidéo réalisée dans le cadre de mon activité chez VMware, dans laquelle je partage notamment des réflexions et conseils pratiques sur la sécurisation des workloads dans un environnement virtualisé.


1. Mettre à jour régulièrement l’hyperviseur et les VM

1.1. Correctifs et mises à jour

  • Application systématique des mises à jour : L’hyperviseur est au cœur de l’infrastructure virtualisée. Toute vulnérabilité potentielle au niveau de l’hyperviseur peut compromettre l’ensemble des machines virtuelles. Il est donc impératif d’appliquer régulièrement les correctifs de sécurité et mises à jour fournis par l’éditeur.
  • Automatisation des patchs : Mettre en place des politiques d’automatisation du déploiement des correctifs (patch management) pour les systèmes d’exploitation et les applications s’exécutant dans les VM.

1.2. Surveiller les vulnérabilités

  • Système de veille : Abonnez-vous aux bulletins de sécurité officiels des fournisseurs (VMware, Microsoft, Citrix, etc.) et utilisez des outils de suivi (par exemple CVE, NVD, etc.) pour garder un inventaire à jour des vulnérabilités.
  • Outils de détection : Utilisez des solutions d’analyse de vulnérabilités (Vulnerability Scanning) afin de détecter rapidement les failles éventuelles.

2. Appliquer le principe du moindre privilège (Least Privilege)

Le principe du moindre privilège consiste à octroyer à chaque utilisateur et à chaque processus le niveau minimal d’accès nécessaire pour accomplir leurs tâches. Dans un environnement virtualisé, ce principe s’avère particulièrement crucial pour limiter la portée d’une éventuelle compromission.

2.1. Ségrégation des rôles (Role-Based Access Control, RBAC)

  • Contrôle granulaire des accès : Les hyperviseurs professionnels (tels que VMware vSphere, Microsoft Hyper-V) offrent des mécanismes de gestion des rôles (RBAC). Ainsi, seuls les administrateurs, ingénieurs et opérateurs autorisés peuvent effectuer des actions précises (création de VM, modifications réseau, etc.).
  • Gestion stricte des comptes : Désactivez ou supprimez les comptes inutilisés. Appliquez des politiques de mots de passe forts et, si possible, utilisez l’authentification à multiples facteurs (MFA).

2.2. Cloisonnement logique des environnements

  • Séparation des environnements : En fonction de la criticité des VM, séparez physiquement ou logiquement (à l’aide de vLAN, par exemple) les environnements de production, de développement et de test.
  • Isolation réseau : Réduisez la communication inter-VM au strict nécessaire et bloquez les flux non autorisés entre les différentes zones (production, DMZ, back-office, etc.).

3. Sécuriser la configuration de l’hyperviseur et des machines virtuelles

3.1. Hardening de l’hyperviseur

  • Paramètres de sécurité avancés : Suivez les guides de configuration sécurisée (hardening guides) fournis par les éditeurs et référentiels de bonnes pratiques, tels que le CIS (Center for Internet Security).
  • Désactivation des services non essentiels : Ne laissez actifs que les services nécessaires sur l’hyperviseur (SSH, console distante, etc.). Tout service superflu augmente la surface d’attaque.

3.2. Hardening des machines virtuelles

  • Configurations minimales : Installez uniquement les composants nécessaires dans les VM. Moins il y a d’applications, moins il y a de vulnérabilités potentielles.
  • Chiffrement des disques : Chiffrez les disques virtuels sensibles et conservez les clés de chiffrement dans un magasin sécurisé.
  • Verrouillage des snapshots : Limitez l’utilisation et la durée de vie des snapshots pour réduire les risques de corruption ou d’accès non autorisés à des données obsolètes.

4. Mettre en place une segmentation et un cloisonnement réseau robustes

4.1. Conception réseau segmentée

  • vLAN et zones de confiance : Un découpage logique du réseau via des VLAN permet de limiter les déplacements latéraux d’un attaquant et d’éviter la propagation de menaces d’une VM à l’autre.
  • Pare-feu virtuel (vFirewall) : Les plateformes de virtualisation offrent souvent des fonctionnalités de pare-feu distribué (distributed firewall) pour filtrer le trafic entre les VM.

4.2. Détection et protection contre les intrusions

  • IDS/IPS virtuels : Des solutions spécifiques de détection (IDS) et de prévention (IPS) d’intrusion peuvent s’intégrer au niveau de l’hyperviseur ou des commutateurs virtuels. Elles détectent des modèles de trafic malveillant et bloquent automatiquement certaines attaques.
  • Surveillance et logs : Centraliser les journaux (logs) de l’hyperviseur, des machines virtuelles et des dispositifs réseau dans un outil de SIEM (Security Information and Event Management) pour détecter toute anomalie et faciliter l’investigation en cas d’incident.

5. Mettre en œuvre une stratégie de sauvegarde et de restauration

5.1. Sauvegarde régulière et testée

  • Plan de continuité : Instaurer une politique de sauvegarde régulière, voire quotidienne, selon la criticité des charges de travail.
  • Tests de restauration : Il ne suffit pas de sauvegarder ; il faut régulièrement tester la restauration de VM pour s’assurer que les données sont exploitables et conformes au RTO (Recovery Time Objective) défini.

5.2. Site de reprise d’activité (Disaster Recovery)

  • Rédundance géographique : Pour les entreprises ayant des exigences de haute disponibilité, la duplication de l’environnement dans un site secondaire est incontournable.
  • Outils de réplication : Les fournisseurs d’hyperviseurs proposent des solutions intégrées (p. ex. vSphere Replication) ou tierces permettant de répliquer les VM vers un autre site en temps quasi réel.

6. Établir une gouvernance et une politique de conformité

6.1. Politiques de sécurité formelles

  • Charte de sécurité : Documentez et diffusez les règles internes à respecter (installation, configuration, mises à jour, sauvegardes, audits, etc.).
  • Sensibilisation : Assurez une formation continue et des campagnes de sensibilisation pour le personnel IT, mais aussi pour les utilisateurs finaux (phishing, bonnes pratiques, etc.).

6.2. Conformité aux standards et réglementations

  • Référentiels reconnus : NIST SP 800-125 (Guidelines for Security of Virtualization Technologies), ISO 27001, GDPR, PCI-DSS, HIPAA, etc. Les exigences varient selon le secteur d’activité et les régions.
  • Audit régulier : Programmez des audits internes et externes pour valider la conformité aux règles et référentiels choisis.

7. Implémenter des technologies de confiance (TPM, Secure Boot, etc.)

7.1. Mesures de sécurité au niveau matériel

  • Trusted Platform Module (TPM) : Certaines plateformes permettent l’utilisation d’un TPM virtuel ou matériel pour sécuriser les clés et assurer l’intégrité du système.
  • Secure Boot : Empêche le chargement de composants non autorisés dès le démarrage de la machine virtuelle, protégeant ainsi contre certaines attaques de type bootkit.

7.2. Contrôle de l’intégrité

  • Monitoring de l’hyperviseur : Des outils d’intégrité (tels que VMware vCenter Configuration Manager ou Microsoft SCVMM) comparent la configuration de l’hôte à une configuration de référence. Toute modification non autorisée peut être détectée et signalée.
  • Journaux d’audit : Archivage des logs d’intégrité pour retracer une éventuelle compromission ou un changement illégitime.

Sécuriser des workloads dans un hyperviseur repose sur un ensemble de principes devenus des standards de l’industrie : mises à jour régulières, principes du moindre privilège, segmentation réseau, hardening systématique, sauvegardes et tests de restauration, et conformité aux référentiels. Cette démarche doit s’inscrire dans une politique globale de sécurité et de gouvernance, où la formation et la sensibilisation du personnel sont tout aussi importantes que les contrôles techniques.

En suivant ces bonnes pratiques et en restant à l’écoute des évolutions technologiques et réglementaires, les organisations peuvent tirer pleinement parti de la virtualisation pour gagner en agilité, tout en protégeant efficacement leur patrimoine numérique.

Catégories
Data

Et si le meilleur attaquant était interne?

Bien souvent, nous pensons que les systèmes d’information nécessitent uniquement les meilleures protections du marché pour être en sécurité. C’est le ressenti partagé par de nombreux clients interrogés au fil des années. Pourtant, il apparaît clairement que cette croyance est un leurre. La cybersécurité est souvent mise à l’épreuve non seulement à cause de configurations mal appliquées, d’un manque de maintenance opérationnelle ou de failles liées à l’ingénierie sociale, mais aussi à cause de menaces internes. Et si le plus redoutable des attaquants se trouvait déjà dans votre organisation ?

Sécuriser la donnée serait le Saint Graal ? Pendant longtemps, la protection s’est focalisée sur les points d’entrée réseau, système et utilisateur, sans réellement considérer la donnée elle-même. Or, à mesure que les cyberattaquants affinent leurs tactiques, il devient évident que la défense ne peut plus simplement s’appuyer sur des barrières technologiques : elle doit également porter une attention particulière aux processus, aux personnes et, surtout, aux informations qui circulent au cœur de l’entreprise.

Les 3 états de la donnée : au repos, en transit et en cours d’utilisation

1. L’importance de la classification et du chiffrement des données

Pour protéger efficacement la donnée, il est primordial de la connaître et de la classifier. Il est d’usage de répartir les informations en différents niveaux de sensibilité (par exemple : public, interne, confidentiel, secret). Cela permet d’appliquer des contrôles de sécurité adaptés à chaque catégorie :

  • Chiffrement robuste (AES-256, RSA-2048, etc.),
  • Traçabilité renforcée (logs, alertes SIEM),
  • Restrictions d’accès ciblées (ACL, RBAC, MFA).

Ces mécanismes de chiffrement doivent s’appliquer à toutes les étapes du cycle de vie des données : au repos (chiffrement des disques), en transit (TLS, VPN) et en cours d’utilisation (enclaves matérielles). L’objectif : réduire la surface d’attaque pour que, même en cas d’intrusion, les informations restent inexploitables pour l’assaillant.


2. La nécessité d’une gestion rigoureuse de la configuration et de la maintenance

Au-delà de la simple installation de solutions de sécurité, une configuration continue et une mise à jour régulière des systèmes sont essentielles pour limiter les failles. En effet, nombre d’incidents de sécurité découlent de mauvaises pratiques :

  • Ports réseau laissés ouverts,
  • Droits d’accès trop permissifs,
  • Absence de chiffrement sur de nouveaux services,
  • Mots de passe par défaut non modifiés, etc.

Le maintien opérationnel repose aussi sur une surveillance proactive : déploiement de correctifs (patch management), vérification de la cohérence des configurations, audits réguliers. Les solutions de configuration management (Puppet, Chef, Ansible) et d’Infrastructure as Code (Terraform) permettent de reproduire systématiquement des configurations sécurisées, tout en limitant l’erreur humaine.


3. Se prémunir de l’ingénierie sociale et des menaces internes

Même si l’infrastructure et les applications sont correctement durcies, l’ingénierie sociale (phishing, spear-phishing, vishing…) et les menaces internes (collaborateurs malveillants ou négligents) demeurent des vecteurs d’attaque particulièrement redoutables. Un employé qui connaît déjà l’environnement et les données critiques dispose souvent d’un net avantage pour contourner certaines mesures de sécurité.

Pour limiter ces risques :

  • Former et sensibiliser régulièrement l’ensemble du personnel (exercices de phishing, ateliers de bonnes pratiques),
  • Surveiller et corréler les signaux anormaux par le biais d’outils de Data Loss Prevention (DLP) et/ou d’analyse comportementale (UEBA),
  • Mettre en place des politiques de contrôle des accès (Zéro Trust, par exemple) qui restreignent les privilèges au strict nécessaire.

Une démarche méthodique de monitoring et de journalisation (logs centralisés dans un SIEM) permet aussi de repérer les activités inhabituelles et d’enquêter plus facilement en cas d’incident.


Sécuriser la donnée ne signifie pas simplement empiler des solutions de sécurité dernier cri : il s’agit plutôt d’orchestrer intelligemment des outils, des processus et des formations pour anticiper, détecter et gérer les menaces. La question « Et si le meilleur attaquant était interne ? » rappelle qu’aucune barrière technologique n’est infaillible si l’on omet le facteur humain.

Ainsi, la cybersécurité moderne exige une approche globale :

  • Technique, pour consolider infrastructures et applications,
  • Organisationnelle, pour veiller à la conformité et à la bonne configuration,
  • Humaine, pour ne pas sous-estimer l’impact que peut avoir un collaborateur malintentionné — ou simplement négligent.

Aujourd’hui plus que jamais, la capacité d’une organisation à identifier, protéger et surveiller ses données sensibles constitue un avantage concurrentiel majeur et le gage d’une résilience durable face aux cybermenaces.

Catégories
XDR

La connaissance aiguise la vision

Wikipédia, Oeil humain.

La multiplication des alertes, le manque de contexte et l’abondance de signaux parasites rendent aujourd’hui plus difficile que jamais la compréhension de ce qui se passe réellement dans un système d’information. Pourtant, la donnée reste un élément central, à la fois pour éclairer les événements passés et pour mieux anticiper l’avenir.

Au cours de mon expérience chez Trend Micro, j’ai pu constater à quel point le paradigme centré sur la technologie montrait ses limites. Désormais, l’attention se porte davantage sur la protection des utilisateurs et le maintien des activités de l’entreprise. Dans ce contexte, la détection multicanale, incarnée par le Cross Detection & Response (XDR), apporte un nouvel élan à la sécurité, offrant une visibilité renforcée et plus cohérente.

La corrélation des informations provenant de différentes sources permet d’identifier plus efficacement les menaces grâce à un partage de données sans précédent. Cette synchronisation des produits facilite, en outre, l’investigation, en uniformisant l’intégration des données et en améliorant la capacité de remédiation.

Dans cette optique, il devient nécessaire d’exploiter pleinement les capacités d’automatisation offertes par les solutions de type SOAR (Security Orchestration, Automation and Response). Grâce à des playbooks de sécurité prédéfinis, les équipes peuvent automatiser une partie du traitement des alertes, réduire la charge opérationnelle et concentrer leurs efforts sur l’investigation et la réponse aux menaces les plus sophistiquées. Par ailleurs, cette automatisation permet d’exclure plus rapidement les faux positifs tout en conservant un historique détaillé des événements pour faciliter les audits et la conformité.

En outre, il est crucial de mettre en place une stratégie d’évaluation continue de l’efficacité des outils de sécurité. Au-delà du choix des meilleures solutions du marché, il convient de mesurer leur impact réel sur la réduction des risques, notamment au travers d’indicateurs clés (KPI), d’exercices réguliers de simulation d’incidents (tabletop exercises) et de tests d’intrusion (pentests). Cette approche d’amélioration continue, associée à des partenariats solides avec des fournisseurs et des spécialistes du domaine, garantit une protection mieux adaptée aux évolutions constantes du paysage des menaces.

Mais face à ce nouvel écosystème, plusieurs questions demeurent : convient-il de ne sélectionner que les meilleures solutions du marché ? Comment traiter et réduire les faux positifs ? Comment prouver et mesurer l’efficacité de son SIEM ? Faut-il craindre de s’engager avec un partenaire de sécurité ? Et surtout, sait-on tirer pleinement parti de son SOAR ?

Dans tous les cas, l’expérience accumulée lors de mon passage chez Trend Micro m’a convaincu qu’il n’existe pas de « recette miracle » unique : seule une approche globale, mêlant technologies adaptées, bonnes pratiques de gouvernance et formation continue des équipes, permet de répondre efficacement aux défis de la cybersécurité moderne.

Catégories
RGPD

Comment sommes-nous impactés par la RGPD?

En mai 2018, l’entrée en vigueur du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) a suscité de nombreuses interrogations quant aux enjeux et aux obligations en matière de protection des données. En collaboration avec le partenaire Provectio, j’ai réalisé à l’époque — alors que j’étais encore chez Sophos — une présentation sous forme de vidéo, diffusée en juillet 2018, pour répondre à ces questions.

Même deux ans plus tard, les principes fondamentaux énoncés par cette réglementation restent plus que jamais d’actualité. Les thématiques abordées dans cette présentation continuent en effet de guider les organisations dans leur démarche de conformité et de protection du capital data.

Il est essentiel de rappeler que le RGPD a marqué un tournant majeur pour les entreprises, quelles que soient leur taille ou leur activité. Au-delà de la contrainte réglementaire, cette loi a sensibilisé un grand nombre d’acteurs à l’importance de mettre en place de bonnes pratiques pour sécuriser les informations qu’ils traitent au quotidien, et ce, dans un contexte où les cybermenaces et les exigences de transparence vis-à-vis des utilisateurs ne cessent de se renforcer.

Par ailleurs, cette dynamique de responsabilisation en matière de protection des données se poursuit aujourd’hui à travers d’autres réglementations internationales, illustrant l’impact durable du RGPD sur la gouvernance des données. Les bonnes pratiques de conformité — qu’il s’agisse d’audits réguliers, de formation des collaborateurs ou de mise à jour constante des politiques de sécurité — continuent de représenter un facteur clé de réussite dans la protection du patrimoine informationnel de toute organisation.

Bonne lecture !

Catégories
ZDI

15 ans !

ZDI, un programme pionnier de la recherche de vulnérabilités : de 3Com à Trend Micro

L’histoire commence en août 2005, lorsque 3Com lance un programme de rémunération des chercheurs pour la découverte et la divulgation responsable de vulnérabilités zero-day. Baptisé Zero Day Initiative (ZDI), ce dispositif offre alors la possibilité aux clients de tirer parti des filtres IPS (TippingPoint) pour se protéger en amont. À ses débuts, ZDI ne recense qu’une seule vulnérabilité la première année ; aujourd’hui, ce nombre s’élève à près de 7 500, témoignant du chemin parcouru.

Des premiers succès aux années 2010

Au cours de ses premières années, le programme s’est rapidement hissé comme une référence en matière de recherche de vulnérabilités, notamment auprès d’éditeurs majeurs comme Apple et Oracle (via Java), alors très présents dans l’écosystème. Dans la même période, la réputation quasi « indestructible » des Mac a pu être challengée par les découvertes de la ZDI. L’élan technique a également permis de donner naissance à Pwn2Own, un événement dédié à la démonstration concrète des forces d’un bug bounty, où chercheurs et hackers éthiques mettent à l’épreuve les appareils les plus populaires.

Une évolution continue au fil des rachats

Le rachat de 3Com (et donc de la ZDI) par Hewlett-Packard (HP) n’a pas freiné l’essor du programme, bien au contraire. La réduction du délai de réponse aux vulnérabilités, passé de 180 jours à moins de 120, a contribué à faire de la divulgation responsable un nouveau « standard » sur le marché. Microsoft et Google ont, à leur tour, suivi cette tendance en créant leurs propres programmes de recherche.

Lors de l’acquisition de ZDI par Trend Micro en 2015, l’expertise s’est étendue à l’ensemble du portefeuille de solutions de l’éditeur, et plus uniquement aux IPS TippingPoint. Désormais, la recherche de vulnérabilités couvre un spectre plus large, incluant aussi bien des applications logicielles que des équipements matériels. L’édition spéciale de Pwn2Own consacrée aux environnements SCADA (et plus largement ICS) illustre à quel point les enjeux de la cybersécurité s’étendent désormais au-delà du simple PC ou serveur.

Logo Pwn2Own

Une proactivité nécessaire dans un environnement en constante mutation

Avec la progression du nombre de failles découvertes chaque année, la proactivité s’impose comme un levier essentiel pour protéger les systèmes en amont. Ainsi, en 2019, la ZDI était à l’origine de la publication de plus de la moitié des nouvelles vulnérabilités, scellant un partenariat inédit avec Tesla pour mieux sécuriser la Model 3. De simples liseuses PDF aux périphériques IoT et infrastructures ICS, toutes les technologies sont désormais concernées.

Au travers de mon expérience chez Trend Micro, j’ai pu constater l’apport considérable de la ZDI pour instaurer un climat de confiance entre les chercheurs, les éditeurs et les clients finaux. La collaboration et l’approche holistique de la sécurité renforcent la pertinence des correctifs et accélèrent leur déploiement.

Appliance Tipping Point

Si le Zero Day Initiative est un modèle en matière de divulgation responsable, il n’existe pas de solution miracle pour autant. Les vulnérabilités et l’obsolescence des systèmes sont des réalités avec lesquelles toute organisation doit composer. À vous de déterminer comment anticiper, gérer et atténuer ces risques, en vous appuyant sur des partenariats forts et une vision globale de la sécurité.

En définitive, être proactif et miser sur la collaboration entre tous les acteurs de l’écosystème demeurent les clés pour faire face aux menaces actuelles et futures. Alors… comment gérez-vous, vous aussi, vos vulnérabilités et l’obsolescence de vos systèmes ?